A 71 ans, ce retraité s'apprête à traverser l'Atlantique à bord d'un tonneau
La Depeche
l n'est pas un "marin d'eau douce" ! Jean-Jacques Savin, un ancien militaire parachutiste de 71 ans, va tenter dans les prochaines semaines de traverser l'océan Atlantique... dans un tonneau. L'expérience se veut aussi bien aventureuse que scientifique...
"C'est ma route du Rhum, dans une barrique !", s'amuse Jean-Jacques Savin, ce septuagénaire "aventurier dans l'âme" qui s'apprête, autour du 20 décembre, à se lancer dans une traversée plutôt insolite.
A bord d'une barrique, cet ancien parachutiste, pilote privé ou encore conservateur de parc national va traverser l'Atlantique enfermé dans un tonneau orange aux airs de véhicule spatial. Jean-Jacques Savin doit partir des îles Canaries pour arriver environ trois mois plus tard entre la Barbade et la Guadeloupe, après un périple de près de 5 000 kilomètres.
Actuellement, son embarcation est au chantier naval d'Arès, sur le bassin d'Arcachon, en Gironde. Un bassin sur lequel l'embarcation a déjà été testée. "Mon seul regret est que je n'ai pas fait d'essais en conditions extrêmes".
"Vivre cette sensation de liberté, admirer les richesses de la faune aquatique" sont les motivations de cet amoureux de la nature. Mais à l'origine, c'est le récit autobiographique d'Alain Bombard, "Naufragé volontaire", dans lequel un médecin traverse ce même océan Atlantique dans un canot pneumatique en se nourissant uniquement de poisson et de plancton, qui nourrit les ambitions de Jean-Jacques Savin.
Une traversée uniquement grâce aux courants marins
Jean-Jacques Savin va devoir s'armer de patience et supporter le mal de mer. "Le tonneau va faire des tonneaux", s'amuse-t-il. En effet, la traversée ne doit se faire que par la seule force des courants marins et l'aventurier s'attend à être quelque peu balloté par les vents... Autre crainte de Jean-Jacques Savin : les orques "qui sont agressifs" et qui pourraient donc bousculer sa tranquilité solitaire.
Dans cette petite cabine de 6 m2, cet amateur de triathlon a fait installer un coin couchette, un coin cuisine, un bureau et un stockage. Ses seules occupations seront la tenue d'un journal de bord, quelques notes jouées sur une mandoline et la lecture d'un bon nombre de livres. Et bien sûr l'observation de la faune sous-marine, grâce à un hublot placé au fond : "c'est ma télévision, qui me permettra de voir les poissons. Ca va être un spectacle permanent".
Un harpon pour pêcher et une aventure scientifique
Pour ce qui est de sa survie, Jean-Jacques Savin embarquera de la nourriture lyophilisée, un dessalinisateur pour l'eau et un harpon pour pêcher. Si incident grave il y a, le navigateur a prévu un radeau de survie, un téléphone satellite ainsi que des balises qui donneront sa position.
Son embarcation mesure 3 mètres de long, fait 2,10 mètres de diamètre et pèse 450 kilos à vide. Elle est fabriquée en contreplaqué époxy, un procédé qui durcit la matière pour la faire résister à l'assaut des vagues.
Cette épopée n'est pas qu'un défi personnel relevé par l'aventurier. Elle permettra également de mener à bien quelques expériences scientifiques. Jean-Jacques Savin larguera des balises pour étudier les courants, et fera lui-même l'objet de tests sur la solitude en milieu clos. Autrement plus insolite : une amphore en terre cuite remplie de vin de Bordeaux sera embarquée dans la barrique et sa conservation sera comparée à celle du même vin, resté à terre.
Jean-Jacques Savin cherche encore des sponsors pour boucler un budget de 60 000 euros. Le public pourra suivre sa traversée sur un site internet dédié.