Les calissons d'Aix menacés par des calissons "made in China"
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Des calissons d'Aix... "made in China"? Les calissoniers français doivent à leur tour faire face aux menaces de la contrefaçon. Selon La Tribune Provence-Alpes-Côte d'Azur, une entreprise chinoise a en effet déposé en juin la marque "les calissons d'Aix" auprès du SIPO, le bureau de la propriété intellectuelle chinois, équivalent de l'Inpi français. Un acte susceptible de nuire, selon les professionnels du secteur, à l'un des produits emblématiques de la région PACA.
Depuis 1991, les calissons sont protégés en France par une marque collective de certification, qui autorise toute personne respectant un "règlement d'usage" et instaurant un système de contrôle sur le produit à exploiter la marque.
Mais l'Union de Fabricants des Calissons (UFCA) souhaite aller encore plus loin, en obtenant une Indication Géographique Protégée (IGP). Cette reconnaissance européenne reconnue à l'étranger permet d'"identifier un produit agricole, brut ou transformé, dont la qualité ou la réputation sont liées à son origine géographique".
Une démarche lente et délicate
Pour prétendre à l'IGP, les calissoniers doivent dans un premier temps établir un cahier des charges précis. Une démarche délicate pour les producteurs qui souhaitaient chacun conserver la particularité de leur confiserie.
Après plusieurs échecs, le document a finalement vu le jour en 2015. Il encadre désormais l'intégralité de la chaîne de production du calisson, de la provenance de ses ingrédients à la quantité de fruits, de sucre et d'amande utilisées. "Nous avons déterminé quelle doit être la forme du calisson, sa taille, sa recette, ainsi que la proportion des ingrédients et le process", explique Laure Pierrisnard, la présidente de l'UFCA à La Tribune Provence-Alpes-Côte d'Azur et directrice de la confiserie "Les Calissons Roy René", leader du secteur. Et en septembre 2016, les démarches à l'échelle européenne ont été relancées.
A terme, cette certification devrait permettre aux fabricants de développer leur production à l'international, comme c'est déjà le cas pour certains aujourd'hui. Comme l'indique La Provence, la société "Les calissons du Roy René" réalise actuellement 9% de son chiffre d'affaire grâce aux exportations, et vise les 20% d'ici 2020.
Pour autant, rien n'est encore gagné. Car si l'obtention de l'IGP pourrait interdire l'utilisation du titre "calissons d'Aix" pour les produits chinois, le temps nécessaire à la validation du dossier risque de devenir un véritable obstacle. En effet, présenté aux instances européennes d'ici le début de l'année 2017, l'IGP pourrait ne pas être actée avant un an. Pour tenter de bloquer la production chinoise, l'UFCA a fait opposition à la marque et devrait déposer son dossier dès le 25 novembre. Ultime tentative pour tenter d'éviter un fiasco digne de celui du savon de Marseille... fabriqué en Asie.