Orpaillage : il a trouvé le bon filon !
LaDepeche
Julien Lamarque brandit fièrement la coupe d'Europe des orpailleurs en rivière qu'il a ramenée de Cardet, dans le Gard : ils étaient 70 chercheurs d'or à s'affronter. Son objectif désormais, la coupe du monde qui se tiendra du 5 au 10 août à Tankavaara, en Finlande
Julien Lamarque, un Bon-Encontrais de 37 ans, vient d'être sacré champion d'Europe des chercheurs d'or en rivière. Une belle pub pour sa société de vente de matériel d'orpaillage, qui connaît une croissance exponentielle depuis un an et demi.
«On est à l'aube d'une nouvelle ruée vers l'or à l'échelle européenne : l'Autriche, la Pologne, l'Allemagne, l'Angleterre, la France aussi bien sûr, tout le monde s'y met». On peut accorder un certain crédit à Julien Lamarque lorsqu'il cause métal précieux : ce Bon-Encontrais de 37 ans vient de rafler la coupe d'Europe de l'orpaillage en rivière, face à 70 autres concurrents. Une compét'en trois manches de trois heures chacune (la dernière par équipes), à traquer paillettes et pépites dans les eaux du Gard, la batée à la main. Pas n'importe quelle batée : du matériel estampillé «JL Gold Digger», du nom de cette petite société qu'il fait prospérer depuis un an et demi, épaulé par son épouse Annabelle, qui a laissé tomber son job d'assistante de direction pour exploiter le même filon prometteur que Julien. Avec son look d'Indiana Jones tatoué, le bonhomme au chapeau de paille semble avoir encore un peu de mal à réaliser : il y a deux ans encore, il était maçon et ne connaissait à peu près rien à l'univers du métal doré. Il a fallu une blessure à l'épaule et de longues semaines d'inactivité pour qu'il se mette à s'intéresser à une petite société de vente de matériel d'orpaillage, aiguillé par l'émission de «téléréalité aurifère» Yukpn Gold, sur la chaîne RMC Découverte. «Au départ, je voyais plutôt ça comme une occupation, un petit revenu d'appoint…»,
C'est devenu un métier… à 150 % : mercredi, quand nous l'avons rencontré, une trentaine de colis attendent sur une palette dans la cour de la maison d'être expédiés aux quatre coins du monde. «On a dû bloquer les ventes sur le site Internet pendant deux ou trois jours, parce que là on n'arrive plus à suivre, il va falloir embaucher», dit-il. Le garage de la maison familiale s'est transformé en atelier de fabrication et d'emballage – «Il a fallu rajouter une mezzanine pour tout stocker».
Annabelle : «On s'y est mis au bon moment !»
«On s'y est mis au bon moment !», exulte Annabelle. En effet, les commandes affluent du monde entier. Julien est même en relation avec de grands groupes étrangers possédant des sablières aux quatre coins du monde, et désireux de diversifier leurs ressources grâce à des rampes XXL. Il faut dire que l'or est une affaire rentable : «Actuellement, le cours est aux environs de 40 € le gramme d'or classique, mais s'il est en paillettes, ça peut parfois grimper jusqu'à 100 € le gramme». Ce qui fait dire à Julien qu'un orpailleur débutant peut rembourser son matériel en une journée : «En gros, pour la batée, la pissette (qui sert à aspirer les paillettes, NDLR) et la pelle, le kit de base quoi, il faut compter une vingtaine d'euros». Soit un demi-gramme d'or – «C'est tout à fait faisable en une journée si on est dans un bon coin». Un bon coin, comme on dit pour les champignons : car être chercheur d'or c'est d'abord, sans doute, trouver le coin, et pour ça Julien n'a pas son pareil : sa rivière, il la sent, il la scrute, il la pense (lire ci-contre). Et lorsqu'il parle de l'adrénaline consubstantielle à «ce sport de solitaire», comme le dit Annabelle, on se dit que celui-là n'a pas fini d'en ramasser, des paillettes et des pépites. Prochaine étape pour lui, le championnat du monde qui se tiendra du 5 au 10 août, en Finlande, à Tankavaara. À vos souhaits.