La Chine peut-elle vraiment contrôler sa météo ?
OuestFrance
Selon des universitaires, les autorités chinoises auraient réussi à modifier la météo lors de l’anniversaire du centenaire du Parti communiste chinois, organisées en juillet 2021. En 2020 déjà, le pays avait annoncé son intention d’étendre son programme expérimental de modification météorologique d’ici 2025. Objectif : pouvoir littéralement « faire la pluie et le beau temps ». Explications.
La Chine fait-elle la pluie et le beau temps ? Selon le site d’information metrotime.be, des chercheurs de l’université de Tsinguha, située à Pékin la capitale du pays, « les autorités météorologiques ont réussi à changer la météo afin de dégager le ciel et réduire la pollution » lors du 100e anniversaire du Parti communiste chinois. Pour ce faire, la Chine aurait utilisé son programme de modification météorologique annoncé en décembre 2020.
À l’époque, la Chine avait annoncé qu’elle avait désormais l’intention de littéralement « faire la pluie et le beau temps » sur son territoire, en multipliant par cinq les capacités de son programme de modification météorologique.
Concrètement, selon le média américain CNN, la Chine espère pouvoir infléchir, d’ici 2025, la météo, grâce aux avancées de sa recherche en matière « d’ensemencement » des nuages et ainsi commander à sa guise neige, pluie ou beau temps. Mais comment ça marche ?
Une zone de couverture exceptionnelle
Cela fait plusieurs années que la Chine cherche à contrôler les intempéries, notamment pour protéger ses zones agricoles et « assurer un ciel dégagé pour les événements clés ». Si la technique en réalité n’est pas nouvelle, l’annonce récente de la Chine est surtout remarquable par la zone que souhaite désormais couvrir le pays avec son programme.
Selon CNN, la Chine a en effet décider d’étendre considérablement son programme expérimental de modification du temps pour couvrir une superficie équivalente à 56 % de son immense territoire. Cela équivaut à peu près à plus de 5,5 millions de kilomètres carrés soit… plus de 1,5 fois la taille totale de l’Inde !
Une décision qui étonne autant qu’elle inquiète les pays voisins, l’Inde y voyant, selon le quotidien britannique The Guardian, une « militarisation du temps ». Fortement dépendante de la mousson, l’Inde craint en effet de voir l’intégralité de son système météorologique perturbé, et certaines de ses régions privées de précipitations vitales.
« Contrôler les précipitations sur divers territoires »
Le programme de modification météorologique de la Chine n’est évidemment pas un programme anodin. Avec sa technique « d’ensemencement des nuages », le pays peut en effet « commander » à sa guise de la pluie, de la grêle, du beau temps ou encore de la neige.
Comme le rappelle CNN, « le concept d’ensemencement des nuages consiste notamment à injecter (grâce à des avions ou des canons antiaériens) de petites quantités d’iodure d’argent dans les nuages qui comportent un taux d’humidité élevé, ce qui provoque la condensation des particules, et donc à terme des précipitations ».
Une technologie qui pourra, selon la Chine, lui permettre « de contrôler les précipitations sur divers territoires, afin d’éviter des catastrophes type sécheresse ou incendies de forêt ou bien encore de soutenir son agriculture ».
Un procédé déjà utilisé
Preuve de l’efficacité de son programme, en 2008 déjà, la Chine a « bouleversé » sa météo pour s’assurer du beau temps tout le long des JO de Pékin.
CNN observe en outre que les principales réunions politiques tenues dans la capitale chinoise « sont réputées pour profiter d’un beau ciel dégagé, grâce à la fois aux modifications météorologiques et à la fermeture des usines à proximité ».
Plus récemment, l’agence de presse officielle Xinhua a déclaré qu’en 2019, la modification des conditions météorologiques avait contribué « à réduire de 70 % les dégâts causés par la grêle dans la région occidentale du Xinjiang, une région agricole clé ».
Si cette technologie semble pouvoir aider à « contrer » localement le réchauffement dû au dérèglement climatique et permettre à la Chine d’asseoir son hégémonie, reste que cette innovation a un coût.
Selon CNN, le pays a en effet dépensé entre 2012 et 2017, plus de 1,34 milliard de dollars pour divers programmes de modification du temps.