Tel n'est pas le cas d'une autre anésthésiste qui a travaillé 20 ans durant au centre hospitalier des Escartons, dans le départements des Hautes-Alpes. Département où s'est écrasé le vol de la German Wings alors que notre anésthésiste (le Bouillu) était sur place pour coordonner le travail de récupération des corps et débris avec le général 4 étoiles de gendarmerie.
L'anésthésite dont il est question ci-après a vu, vécu et travaillé à l'hopital du Mönchberg. Elle y est allée. Maintenant elle raconte et c'est autrement plus prégant que les conneries du minable mytho-miteux.
Je vous fais un c/c de l'article en libre-accès à cette heure.
https://www.dna.fr/sante/2020/04/15/qua ... in-raconte
"Quand je suis arrivée à Mulhouse, ça a été un choc" : venue en renfort, une médecin raconte
Le docteur Isabelle Cigarini-Estienne, spécialisée en anesthésie et réanimation, habite le cœur du village des Vigneaux, dans la vallée de la Durance. Elle vient d’effectuer une mission de réserve sanitaire au CHU de Mulhouse. Une expérience hors du commun.
Isabelle Cigarini-Estienne regrette une chose : « Que l’on n’ait pas fait pour nos amis italiens ce que l’on a fait pour Mulhouse. Il y a eu une inertie de la prise de conscience, de la gravité du moment. » Photo DR
Isabelle Cigarini-Estienne revient de dix jours de mission en service réanimation Covid-19. Médecin anesthésiste au centre hospitalier des Escartons durant 20 ans, elle est depuis 2012 en disponibilité pour effectuer des remplacements en France et dans les territoires d’outre mer. Elle raconte son engagement dans la réserve sanitaire, sur son temps libre. Cet engagement l’a propulsée au CHU de Mulhouse, un des épicentres de l’épidémie.
Cinq jours après avoir postulé, elle est appelée
« Suite à l’appel de télévision de Jérôme Salomon, directeur général de la santé, j’ai postulé le 22 mars pour la réserve sanitaire, pour la première fois de ma carrière », entame Isabelle Cigarini-Estienne. Cinq jours plus tard elle est appelée sur le front. « Je suis partie le 31 mars en voiture direction Mulhouse, point névralgique. J’ai su où j’allais deux jours avant. Je ne suis pas rentrée chez moi car j’étais déjà en mission à Bourg-Saint-Maurice [en Savoie, NDLR]. » La soignante a logé à l’hôtel durant sa mission.
« Quand j’ai su où j’allais, un grand frisson m’a parcouru, raconte le docteur, mais pas question de reculer. À mon arrivée dans le service, j’ai vite compris l’ambiance. Et c’est le choc : sur le parking de l’hôpital militaire, tout le monde est masqué et protégé de haut en bas, l’entrée de l’hôpital est fermée aux non soignants. Les entrées se font aux urgences avec une partie Covid. » Elle est accueillie à bras ouverts par ses collègues et très vite mise dans le bain.
« Il y a eu une réactivité formidable »
Tous les services ont perdu leur spécificité : « la pédiatrie est remplie d’adultes, les salles d’opération sont devenues des sites de réanimation, décrit le médecin. Les salles de “réa” sont pleines de patients infectés et intubés. On me dit qu’il y en a 90, et plus de 500 malades répartis sur les différents services. » L’hôpital compte vingt places en réanimation normalement.
Isabelle Cigarini-Estienne découvre de nouvelles façons de fonctionner : « Il y avait des médecins de Bordeaux, de Limoges de Saint-Brieuc. Personne ne se connaissait, on a vite pris nos marques pour travailler efficacement », commente-t-elle. Et de poursuivre : « Cet hôpital de Mulhouse a, en trois jours, repensé son fonctionnement complet, les autres hôpitaux ont mis dix jours. Il y a eu une réactivité formidable. Je suis impressionnée par la résilience exceptionnelle des équipes soignantes permanentes et leur combativité remarquable. »
« On est là pour sauver les gens »
En réanimation, elle s’occupe des malades les plus graves. « On travaille à flux tendus, on passe d’un malade à un autre, ceux qui sont stabilisés sont évacués vers d’autres hôpitaux. On est là pour sauver les gens. »
Elle revient aussi sur ses moments forts. « Toute la France a aidé le Grand Est. On ressentait sur place cet élan humanitaire, avec les soignants mais aussi avec les commerçants qui nous livraient de la nourriture. J’ai découvert et visité l’assemblage ingénieux de différents hôpitaux militaires de terrain. L’administration, qui était aussi sous tension, a réussi à faire des prouesses au niveau des embauches provisoires, allégeant les procédures habituelles. »
De retour chez elle, elle porte le masque et a pris de la distance avec son conjoint. « Je n’ai pas été testée, alors on vit chacun à un étage. Mais on mange ensemble, chacun à un bout de la table. »
Audio: https://ngs02c.digiteka.net/8b373d54ce2 ... k=01545897
Elle, elle a suavé des vies, pas agité une pancarte criarde en écrivant des conneries.
