Si c'est pas malheureux...
Quid de l'hygiène désormais...?
Les cotons-tiges promis à disparaître… mais comment va-t-on se laver les oreilles ?
Panique chez les toqués du coton-tige : la Commission européenne a lancé ce lundi 28 mai la bataille pour leur disparition. En réalité, celle-ci est déjà prévue en France, pour 2020. Il va donc falloir apprendre à se laver les oreilles autrement…
C'est une proposition qui touchera directement votre vie quotidienne : ce lundi 28 mai, la Commission européenne s'est lancée par une proposition de directive dans la bataille contre dix produits jetables en plastique. Parmi eux, les touillettes à café, les pailles, les couverts en plastique et même les cotons-tiges. De quoi faire hurler tous les toqués de la propreté auriculaire. Même si, en France, leur arrêt de mort est en fait déjà voté depuis la loi Biodiversité de 2016. D'ici au 1er janvier 2020, les bâtonnets ouatés doivent donc disparaître des étals de nos magasins.
Objectif évident : réduire l'impact néfaste qu'ont ces produits du quotidien sur l'environnement. A l'heure actuelle, les déchets plastique représentent plus de 70% des déchets marins en Europe. Et les cotons-tiges sont particulièrement nocifs : chaque année, 1,2 million de tonnes sont retrouvées dans les égouts français. Mais si la préservation de notre environnement est capitale, une question toute bête se pose : les touillettes à café et les couverts en plastique sont facilement remplaçables, mais quid des cotons-tiges ?
Le coton-tige, faux ami de vos oreilles
Pas de panique, rassurent les ORL, de toute façon le coton-tige faisait selon eux pire que mieux. Au lieu d'ôter le cérumen, il le repousse en effet vers le fond du conduit auditif. Votre oreille a peut-être l'air plus propre de l'extérieur, mais vous risquez la formation de bouchons, des démangeaisons et des otites, voire un déchirement du tympan pouvant entraîner une perte d'audition. Selon une étude américaine publiée en mai 2017 dans le Journal of Pediatrics, ces bâtonnets enverraient chaque jour 34 enfants aux urgences aux Etats-Unis.
Pour les médecins spécialistes du conduit auditif, il est donc nécessaire de dire adieu aux cotons-tiges, et sans regrets. D'autant plus qu'en réalité, le cérumen que l'on s'ingénie tant à enlever présente des propriétés physiologiques très utiles : il permet de nettoyer, de lubrifier et de protéger nos oreilles. Ce n'est donc pas un indicateur de saleté, loin de là.
Les solutions alternatives
Ces considérations sanitaires mises à part, il reste la question esthétique… Alors, pour garder toute votre dignité auriculaire, les médecins vous conseillent de nettoyer la partie externe de vos oreilles avec de l'eau, un spray ou un sérum physiologique.
Si vous ne croyez pas aux vertus du lavage à l'eau, des alternatives similaires aux bâtonnets ouatés, mais durables, existent aussi sur le marché. Comme le cure-oreille qui, sous la forme d'une spatule percée en son centre, permet de récolter le cérumen sans provoquer de bouchons. En inox ou en métal, il est réutilisable à l'infini. Vous pouvez le trouver en pharmacie et dans des magasins écologiques.
L'oriculi peut également être une bonne solution de remplacement. Constitué d'une tige et d'une spatule en bois, il est aussi réutilisable à condition de le laver à l'eau savonneuse après chaque utilisation. Enfin, en cas de forte sécrétion, il est également possible d'avoir recours aux poires d'oreilles. Celles-ci permettent de procéder à un lavement des bouchons d'oreilles mais attention : elles ne sont pas simples à manier. Une consultation chez un spécialiste peut être nécessaire pour apprendre à s'en servir.
Quoi qu'il en soit, vous devriez profiter de la disparition des cotons-tiges pour revoir votre politique de nettoyage auriculaire : les ORL recommandent de s'en tenir au bord du canal auditif afin de ne pas endommager la membrane du tympan. Et surtout, de ne pas renouveler l'opération quotidiennement : une à deux fois par semaine, c'est amplement suffisant !