La Montagne Verte

Pour se reposer quelques minutes
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Carlbarks Avatar de l’utilisateur

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Il était une fois un jeune homme qui avait tellement perdu d’argent au jeu, qu’il avait même mis ses vieux parents sur la paille. Alors pour essayer de trouver de quoi les remettre à flot il est parti pour chercher un moyen de faire fortune. Bien entendu derrière lui, au tripot, le diable l’avait bien vu tout perdre, et sans doute un peu aidé… il savait qu’il allait chercher longtemps si lui ne s’en mêlait pas. Aussi il l’attendait en fumant sa pipe à la cafourche des chemins et quand le jeune homme est arrivé il ne lui a pas été très difficile de reconnaître le fumeur. Avec ses petites cornes sa queue fléchée et sa barbe pointue tout le monde le connaît

«Alors comme ça tu cherches fortune» ?

«Eh oui pauvre couillon que je suis, j’ai joué mon argent et celui de mes parents aux cartes, et leur maison n’était pas loin d’y passer tellement j’étais enragé».
Bien entendu le diable était au courant, le jeu fait partie des vices qu’il encourage.

« Je vais te rendre ta fortune, celle de tes parents, et tout ce que tu as perdu, en double, mais à la fin de l’année je veux te voir chez moi, à la Montagne Verte sinon je viens moi même et je t’emmène en enfer».
Tout content de s’en tirer à si bon prix le jeune homme retourne chez lui et en effet ses parents venaient de recevoir des mandats qui les rendaient riches.
Mais il fallait trouver la Montagne verte. Et il n’avait qu’un an pour ça !

Prudent le lendemain le jeune homme est reparti par les chemins pour demander où était cette Montagne Verte. Il arrive, dix mois après, à force de marcher, et de demander à tout le monde sur son chemin, chez une sorcière qu’on lui a recommandé, elle avait bien cent cinquante ans. «Bonjour madame pourriez vous m’indiquer le chemin de la Montagne Verte» ?
Je ne le sais pas mais allez demander à ma grande soeur elle a cent ans de plus que moi, elle doit le savoir.
Elle lui montre la maison de la soeur, ce n’était pas tout près ! Il marche au moins une semaine et arrive chez la soeur.
«Bonjour madame, connaissez vous le chemin pour aller à la montagne verte» ?
«non je ne connais pas mais j’ai trois aigles qui vont un peu partout dans le pays, quand ils rentrent pour le repas du soir, on va leur demander» Le premier aigle rentre, il ne connaît pas, le second non plus, enfin le troisième, qui est le plus vieux, arrive. La sorcière l’engueule d’abord parce qu’il est en retard pour la soupe, et lui pose la question.
« la Montagne Verte ? mais j’en arrive». «Eh bien comme tu es en retard conduis y ce garçon pour ta peine». «Je finis mon repas et on y va». L’aigle se met à manger tranquillement, boit son café, il prend le jeune homme sur son dos et s’envole…
«Tu cherches la Montagne Verte c’est pour rencontrer le diable» ?
«Eh oui, il m’y a donné rendez vous, sinon, il viendra me chercher, et je préfère le devancer parce que je sais trop bien où il veut me conduire»

L’aigle qui connaissait bien le pays lui dit : je vais te poser près de l’étang où ses filles viennent se baigner, il fait chaud aujourd’hui elles devraient y être.
En effet les trois filles du diable, se baignaient, toutes nues, de fort jolies diablesses ma foi, et elles n’avaient ni cornes ni queue fléchée. Sans se faire voir le jeune s’approche de l’étang et prend les vêtements de la plus jeune, qu’il cache. Quand elles sortent de l’eau, elles se rhabillent sauf la plus jeune bien sûr, qui se met à chercher partout;

Quand les deux aînées sont parties, il se montre, l’aide à chercher, et bien sûr, il trouve presque tout de suite, juste le temps de la faire un peu patienter et de lier conversation. Elle se rhabille et lui dit : mon père va t’offrir un verre de vin surtout ne le boît pas c’est du poison. Le second qu’il t’offrira sera du bon tu peux y aller. Cette nuit je te conseille de faire tout autre chose qu’il te dit, il va essayer de te tuer, quand tu seras dans ta chambre, un oiseau frappera à la fenêtre ce sera moi, je te conseillerai.

Ils arrivent à la maison du diable, «ah te voilà tu es prudent tu n’as pas attendu mon bon plaisir pour te faire connaître l’enfer». On va se régaler, tu resteras bien manger avec nous. Il lui sert un verre de vin : «tiens c’est l’apéritif : à ta santé» prudent le jeune vide son verre dans un pot de fleurs qui était là. «Tu gâches mon meilleur vin» ? C’est une coutume de mon pays ça rince le verre. Le diable lui sert alors un bon vin délicieux et sans poison.
Après le repas, je diable lui montre sa chambre et lui souhaite une bonne nuit. Il allait se mettre au lit quand un oiseau tape à la fenêtre : c’est la fille du diable qui est là. «Surtout ne te couches pas dans le lit, méfie toi» ! Il se méfie et reste dans le cantou de la cheminée, bien au chaud et en effet vers minuit des lances sortent à travers le matelas, et tombent du ciel de lit, elles l’auraient transpercé s’il y était resté. Le lendemain il se lève et quand il arrive dans la cuisine, le diable est tout surpris : «Tu as bien dormi» ? Pas mal mais vous devriez demander à votre domestique de pulvériser de l’insecticide, il y a des puces et des punaises dans ce lit. Le diable n’en revient pas. «Il a pris mes lances pour des puces, il doit avoir le cuir bien dur»…

Aujourd’hui j’ai besoin de bois pour le feu ; tu vas prendre cette scie et cette hache et à toi de me ramener ce soir tout ce petit bois que tu vois là, coupé en buches et buchettes. Arrivé devant le petit bois que le diable veut qu’il coupe, il déballe la hache et la scie elles sont en verre toutes les deux. Bien sûr au premier coup tout se casse. À midi, le diable demande à ses filles de lui porter son casse croûte elles ne veulent pas y aller, sauf la petitoune qui accepte et lui porte son panier. «Tu ne travailles pas» ? «eh non je ne peux pas, les outils étaient en verre il n’en reste que de la poussière. Le fille du diable sort alors sa baguette magique : le bois se trouve débité en buches et en buchettes en un rien de temps.
C’est le diable qui a été surpris. Devant la porte il y avait tout bien rangé le petit bois tout entier qui a été découpé.

Après le repas, le jeune homme monte se coucher en se disant fatigué de sa journée. l’oiseau vient frapper, et lui dit de ne pas dormir dans le cantou ce soir. Alors il va dans le lit la nuit se passe pas trop mal sauf qu’un embrasement soudain éclate dans la cheminée et le banc du cantou est tout cramé.
Le lendemain il va dans la cuisine et encore une fois, le diable n’en revient pas… «Tu as bien dormi, garçon»? Oh il a fait sans doute un peu chaud dans la nuit, mais ça peut aller.
Alors aujourd’hui tu vas aller curer ma mare, il faut qu’elle soit bien propre ce soir mes crapaud vont pondre et les cancarignolles seront mieux dans le propre. Il lui donne bien des outils mais ils sont faits de carton. Bien entendu au contact de l’eau, ils ne sont pas très efficaces. Alors il s’assoie à l’ombre de l’arbre et il attends le déjeuner. La fille du diable toujours la plus jeune qu’il aime bien, vient lui porter son panier. Il lui montre les outils, alors d’un coup de baguette magique la mare est curée nettoyée jamais une piscine n’a été plus propre !
Il revient chez le diable et lui dit que la mare est propre que les cancarignolles de ses crapauds favoris vont y être bien à l’aise.

Une fois le souper terminé il monte encore une fois dans la chambre et cette fois encore le petit oiseau frappe à la fenêtre et lui dit qu’il ferait mieux de se cacher pour dormir dans l’armoire, Il y va bien sûr et vers trois heures du matin alors qu’il aurait du dormir comme un nourrisson (enfin pas n’importe lequel : un qui dort, pas un qui chiale) un dragon entre dans la chambre est se met à griffer et mordre ce pauvre lit. Quand il l’ a réduit en charpie il l’enflamme de son souffle, brulant et s’en va..

Le matin frais et dispos il arrive à la cuisine, le diable est là en train de se griller des tartines, il lui demande «alors tu as bien dormi» «oh c’est bien ce que je vous ai dit le premier soir il y a des puces et peut-être même des punaises je crois que j’ai été mordu cette nuit.
Le diable est vraiment étonné, ce jeune sans rien de bien particulier a résisté à son dragon mais aussi à ses flammes et à ses piques, il est drôlement costaud !
«Aujourd’hui, c’est ton dernier travail après ça tu vas pouvoir rentrer chez toi, je m’estimerai définitivement remboursé» Va me chercher le diamant que ma belle mère a perdu en haut de la tout d’angle là bas. Il y va tout content : ça n’a pas l’air bien terrible aujourd(‘hui pas d’outils de mauvaise qualité. Oui mais voilà la tour est heute, et toute lisse, je crois même que les pierres ont été savonnées pour glisser encore mieux. Comme les autres fois, il s’assied et attends que la fille du diable vienne lui porter son manger. À midi, elle arrive, lui demande pourquoi il cournifle en bas de la tour, il lui montre les pierres lisses et le savon…
«Ma baguette est un peu déchargée après tout ce que je lui ai demandé de faire mais il y a un moyen : fait moi bouillir dans la grande marmite pour chauffer l’eau qu’on jette sur la tête de ceux qui s’aventureraient à attaquer le château, avec mes os tu feras une échelle et une fois redescendu tu me redonnera vie avec ma baguette c’est tout simple. Il fait comme elle a dit redescend avec le diamant de la belle mère mais comme il n’a pas eu l’utilité de l’os du petit doigt de pied pour faire sin échelle, il l’a égaré et quand la fille du diable se retrouve reconstituée, toute mignonne, il lui manque un doigt de pied.

Il revient le soir chez le diable lui donne le diamant. «Tu est un malin toi, lui dit le diable qu’est ce que tu voudrais de plus» ? J’aimerai bien épouser votre plus jeune fille. C’est vrai ça depuis le temps qu’il l’a vue quand elle se baignait et qu’elle est venue chaque jour l’aider dans son travail il l’a trouvé à son goût et si elle l’a tant aidé, jusqu’à se faire cuire, il ne lui est pas indifférent. D’accord lui dit le diable mais à toi de la trouver, et il le fait entrer dans une pièce pleine de belles dames dévêtues. Pas d’hésitation, il regarde les doigts de pieds et bien entendu trouve rapidement sa petite diablesse. Ils se marient mais vers le matin la fille du diable a un pressentiment « mon père doit rouméguer tout seul dans son coin il va certainement venir te tuer, viens on s’en va . Ils s’habillent descendent à l’écurie, le seul cheval qui reste n’est pas bien vaillant. «Tant pis prenons ce trantol et partons vite». Ils s’en vont et le soir même la fille du diable regarde derrière eux et elle voit un tourbillon de poussière.

D’un coup de baguette magique elle le transforme en jardinier, transforme le cheval en puits, et se transforme elle même en laitue. Quand le domestique du diable est là, il demande «vous n’avez pas vu un cheval, avec un garçon et une fille dessus» ? Le jardinier lui réponds «regardez ma laitue ce qu’elle est belle». «je vous demande si vous n’avez pas vu un garçon et une fille sur un cheval» ? «si vous avez soif je peux vous donner de l’eau de mon puits» dégouté et le prenant pour un imbécile le domestique du diable va rendre compte «non je ne les ai pas trouvés» «Imbécile dit la femme du diable je suis sûre qu’ils étaient le jardinier, la laitue et le puits» Le diable décide alors qu’il va y aller lui même. Il prend un cheval rapide et galope tout la journée et la nuit. La fille du diable regarde en arrière et voit la poussière qui vole. «Attends un peu on nous poursuit» encore elle sort sa baguette, transforme le jeune homme en moine, elle se transforme en chapelle et le cheval est transformé en cloche. Quand le diable arrive le moine sonne la cloche, et au diable qui demande s’il n’a pas vu le jeune homme, la fille et le cheval, le moine réponds «dominus vobiscum et cum spiritu tuo». «Imbécile» ! dit le diable et il rentre chez lui. «Tu t’es encore fait rouler» lui dit sa femme lorsqu’il lui raconte. Elle va prendre le cheval le plus rapide et se lance à la poursuite de sa fille. Quand elle voit la poussière la fille se sent perdue c’est sa mère on ne va pas la rouler comme ça. Elle sort sa baguette et fait pousser une énorme montagne entre eux. Le temps que sa mère l’escalade ils sont arrivés en terre promise où le diable ne peut entrer. Ils vécurent longtemps aussi heureux qu’on peut l’être en épousant une belle diablesse.

Cric crac mon counto es acabat.
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Merci :;):
Il en va de la cuisine comme des plus belles œuvres de l'art : On ne sait rien d'un plat tant qu'on ignore l'intention qui l'a fait naître.
- Daniel Pennac / Le dictateur et le hamac -
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