Je me demande bien ce que cette société des bébêtes a de nouveau si ce n'est sa taille.
Elle a gagné du terrain certainement, avec l'abêtissement général causé par la télé, mais elle existe depuis bien longtemps.
Les enfants modèles de la comtesse de Ségur s'aimaient de cette manière gluante et aimaient leurs parents avec les mêmes trémolos dans la voix.
Dans ma jeunesse lointaine : quelle femme de ménage, quelle poissonnière, quelle charcutière, ne frissonnait pas avec "le grand mensonge" roman vendu par épisode chaque semaine. L'ancêtre des feux de l'Amour.
Qui n'a pas entendu en ce temps là, Jean Nohain se répandre en flagorneries tout aussi nunuches que les romans de Guy des Cars ou Mazo de la Roche.
Roger Lanzac a pris la suite et Drucker et des tas d'autres ont continué. En littérature également d'ailleurs.
J'imaginais trouver dans les chambrées des commandos : des Play Boy, des Lui... il n'y avait que des Confidences, des Nous deux, des Rêves, les sous officiers de carrière avaient les même lectures....
Je n'arrivais en dehors de bouquins que j'apportais moi même qu'à lire "La Vie Catholique et Illustrée" que l'aumonier laissait sur les tables, je n'ai jamais été foutu d'une case de photo roman à la suivante à reconnaître les pommadés..
On s'étonnait il y a encore quelques années que les Américains écoutent leur hymne une main sur le coeur.
Ça ne semble plus étonner personne que les voisins d'en face aient comme drap, qu'ils mettent ostensiblement à sécher sur leur balcon, un drapeau d'Algérie.
On savait bien qu'il y avait des végétariens, mais maintenant nunuches et végans de surcroit, ils veulent imposer leur bêtise à la terre entière et interdire le foie gras.
La bêtise gagne, le padamalgame gagne, la nunucherie se consomme dès le plus jeune âge.
Ça va avec le Nutella, c'est aussi poisseux.