Les quelque mille pages du rapport parlementaire sur la tuerie du Bataclan continuent de parler. Les témoignages recueillis par les enquêteurs attestent d'actes de barbarie choquants. Les autorités et la presse auraient-elles tenté de les étouffer ?
Au député membre de la commission d'enquête Alain Marsaud qui lui demande alors si les actes de torture ont bien été perpétrés au deuxième étage, le fonctionnaire de police répond par l'affirmative : «Je pense, car je suis rentré au niveau du rez-de-chaussée où il n'y avait rien de tel, seulement des personnes touchées par balles». Attestant par là de la capacité d'un policier professionnel à distinguer entre blessures par balles – même déchiquetantes – et mutilations intentionnelles des corps avec prélèvements, et à distinguer également entre plaies par armes à feu et par armes blanches.
Le fonctionnaire poursuit son témoignage, recoupant parfois ceux des parents de victimes :
«Des corps n'ont pas été présentés parce qu'il y a eu des gens décapités, égorgés et éviscérés».
Le policier affirme également devant Georges Fenech, le président de la commission, avoir constaté des mutilations génitales sur les femmes victimes des terroristes. Des scènes choquantes au point de faire «pleurer» et «vomir» les enquêteurs arrivés en premier sur les lieux du massacre.
Une campagne médiatique d'intimidation contre la diffusion des images et des «rumeurs»
La police avait demandé dès le 15 novembre, soit deux jours après le carnage du Bataclan de ne pas diffuser la photo de l'intérieur du bataclan, jonché de cadavres et de larges traînées de sang, traces qui pouvaient étayer visiblement l'hypothèse d'une véritable boucherie.
Et la presse et les politiques avaient alors pointé du doigt les sites alternatifs dits de «réinformation» et même les quelques médias classiques, tel la chaîne M6, qui la diffusaient, brandissant l'anathème de l'extrême-droite ou usant de l'accusation du non-respect du deuil et de la dignité des familles.
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