Isabel a écrit :Au Mali c'est l'armée, les militaires qui donnent le la et cela depuis l'indépendance!
Ah bon? Cette armée d'opérette, cette armée de taffioles. Quelques centaines de mecs arrivent sur des pick-up et c'est la débandade. Les islamistes sont arrivés et ils se sont taillés plus vite que les Egyptiens (qui avaient laissé leurs rangers) face aux Israéliens en 73. Tu parles d'une armée, une armée pour les fils de gradés où l'on effectue 45 jours de formation et puis plus rien.
L'Alsace a écrit :Konna défait en une demi-journée jeudi. Idem pour Diabali lundi. Bamako désert. Face à la vacance de l’armée malienne, la France risque d’avoir du mal à se désengager rapidement.
Pas la moindre patrouille en centre-ville. Aucun barrage routier ni contrôle d’identité sur les principaux axes de circulation de la capitale. La traversée de Bamako fait froid dans le dos. Lundi, Abou Zeid, l’un des chefs d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), a pourtant annoncé qu’il frapperait la France en son cœur, à Bamako et ailleurs. Résultat : devant l’ambassade de France, aucun blindé. Pas plus d’armement dissuasif. Et seulement deux gardes. Dont un, avachi dans un fauteuil et qui mange un sandwich.
Dioucounda Traoré, président par intérim, a pourtant déclaré vendredi l’état d’urgence. Mais où se cache l’armée malienne ?
Hormis l’état-major, transformé en bunker, la plus forte présence d’hommes en uniforme est aperçue devant le siège de la télévision nationale. « Là où commencent les putschs », commente la population. Dans ce pays à l’instabilité chronique, la crainte est jugée plus plausible que celle d’un acte terroriste.
Débandades
Sur la ligne de front, la situation semble tout aussi chaotique. À Konna, jeudi, après seulement une demi-journée de combats, les bérets verts ont tout abandonné derrière eux. Véhicules, armes et même blessés. « Ils ont eu affaire à des assaillants très bien équipés grâce à l’arsenal récupéré en Libye », ont alors tenté de minimiser les Maliens.
Rebelote lundi à Diabaly, où six pick-up islamistes auraient mis en déroute 300 militaires. Depuis, les critiques fusent : « Ce n’est pas une armée, c’est une armoire. Elle laisse tout rentrer », s’énerve un journaliste local.
Un ressortissant français ne cache pas sa crainte : « Un officier instructeur français m’a dit que c’était pire que ce qu’il imaginait. Le Malien n’est pas un militaire dans l’âme. Cette armée, c’est un peu l’ANPE. » Les Maliens confirment : « On n’y fait entrer que les enfants des gradés. Ils reçoivent 45 jours de formation et après, plus rien. »
Le problème est avant tout politique. « L’armée est trop politisée et divisée », résume un élu. À tel point qu’aucun président n’arrive vraiment à s’imposer comme chef des armées. Pire, aucun n’essaye de doter fortement ce secteur clé de la société : « Pour un président, avoir une armée forte, c’est risquer d’être renversé à tout moment. »
Preuve de ce malaise : la figure militaire qui revient dans toutes les conversations est celle d’un jeune… capitaine, Amadou Sanogo. Il fait depuis plusieurs mois la pluie et le beau temps sur le pays. Au nez et à la barbe des 82 généraux maliens « qui ferment les yeux, ne pensent qu’à s’arroser, blanchir de l’argent et construire des villas ».
« Ambition politique »
On le dit à l’origine du dernier coup d’État et du dernier changement de Premier ministre. La vindicte populaire l’accuse aussi d’avoir fait dissoudre les bérets rouges, ce commando d’élite qui serait si précieux aujourd’hui, mais qui aurait pu freiner son ascension : « Il a une ambition politique. Son objectif, c’est d’arriver jusqu’au mois de juin, fin de la période de transition, sans qu’il y ait de nouvelles élections. Comme ça il sera le seul maître à bord », estime le même élu.
Face à cette vacance militaire, la France se voit obligée de monter en puissance. Si 750 militaires sont pour l’instant présents, François Hollande a affirmé hier que 2500 hommes seront déployés prochainement.
Des blindés, qui ne seront pas de trop, sont aussi arrivés hier dans la capitale. L’idée est ensuite de passer rapidement le relais à une coalition des armées africaines. Une stratégie qui laisse perplexe, vu l’état actuel des troupes.
le 16/01/2013 à 05:00 par Au Mali, Philippe Marque
Source:
http://www.lalsace.fr/actualite/2013/01/16/mais-ou-est-passee-l-armee-malie…
