Ces enfants malades de leurs parents
L’ idée que les maladies sont dues à des facteurs extérieurs à l’individu et que seuls des traitements appropriés sont en mesure d’en venir à bout est particulièrement tenace. La médecine officielle ne s’interroge pas sur les raisons de l’apparition des pathologies. Son objectif est la suppression des symptômes. Cette logique serait valable si la guérison obtenue se maintenait dans le temps. Or l’expérience montre que dans de très nombreux cas, il n’en n’est rien. L’existence même du « dossier médical » attribué à chaque malade et la nouvelle notion du « médecin traitant » attestent de la fréquence des rechutes et récidives. Les rares dissidents prônant d’autres approches sont montrés du doigt et même bannis par l’ordre établi.
L’Appel de Paris
Pourtant quelques voix s’élèvent pour clamer que l’homme est malade de son environnement ou de ses conflits. Le professeur de cancérologie Dominique Belpomme est à l’origine d’un cri d’alarme connu sous le nom « d’appel de Paris » (septembre 2004). Signé par un certain nombre de scientifiques, issus essentiellement des milieux médicaux ou de la biologie, ce rapport établit des liens entre la recrudescence observée des cancers et les facteurs environnementaux*. Cette augmentation, dit ce texte, est attribuée pour 25% au tabac, et pour les 75% restant à l’environnement. Le professeur Belpomme considère que notre siècle est en passe de mettre en relation l’incidence du cancer et de l’environnement physique, chimique et biologique de l’homme. Enfin quelqu’un avance une cause ! Certes, elle reste extérieure à l’homme, mais il s’agit bien d’une cause et non plus de cette fatalité terrorisante d’une maladie qui vient d’on ne sait d’où ! Il y a là manifestement un progrès. Un pas est fait vers l’écologie de la maladie : l’homme malade de son environnement. Finalement, il est donc admis qu’un contexte de vie puisse rendre malade !
Mais le contexte n’est pas uniquement physique, il est également psychique, intellectuel et spirituel
Dans le cas des enfants malades, le désarroi des parents est profond et digne du plus grand respect. Mais de quoi s’agit il en profondeur ? Qu’est ce qu’un enfant ou un adolescent malade est en train de clamer à travers sa maladie ? Il s’agit assurément là aussi d’un langage dont seul un décryptage lucide et dépassionné est en mesure de dégager les causes et donc d’entrevoir la solution. Si les parents, tous les parents, sont persuadés d’être « bons » à l’égard de leurs enfants, « de tout faire pour leur bien », le ressenti profond de l’enfant peut être complètement différent. Il existe des amours parentaux étouffants et des parents dont la forte personnalité s’avère écrasante alors même qu’elle suscite l’admiration de la société.
Culpabilités pathogènes pour l’enfant
Existent également des culpabilités parentales pathogènes. C’est l’histoire de cet enfant autiste dont la mère apprend pendant sa grossesse la mort tragique de sa nièce âgée de 5 ans. Il s’ensuit chez cette mère un fort sentiment de mauvaise conscience d’être dans la joie alors que sa sœur vit un drame terrible. Au fond d’elle même, cette femme rejette son enfant. Il n’est plus le bien venu ! Certes à la naissance tout se passe bien… en apparence. L’enfant est choyé, dorloté, gâté, embrassé comme sa sœur aînée. Mais voilà les mois passent et l’enfant ne parle pas, il présente des retards dans son développement. Le diagnostic tombe : il est autiste. Le petit garçon a ressenti la lourdeur du silence qu’entoure sa venue. Comme l’avait remarqué Françoise Dolto, un enfant « entend » surtout ce qu’on ne lui dit pas et particulièrement ce qu’on lui cache. Alors, sachant qu’il n’est pas accepté, il se terre dans le silence de son propre désarroi. Autour de tout secret se-crée des blocages énergétiques profonds. A tout cela s’ajoute la honte des parents d’avoir un enfant dit anormal. Certes, ils s’en défendent et font bonne figure. Mais pour l’enfant, c’est un mensonge de plus qui l’enfonce davantage encore dans son monde silencieux. Les spécialistes se succèdent aux spécialistes, les aides se succèdent aux aides. La situation s’installe dans la durée. Des exemples de ce type, il en existe des milliers.