LA TAXE CHARLIE
Par Iegor Gran - 09/09/2016
Amis contribuables, nous avons bien de la chance ! L'impôt va nous pomper à la source désormais, et il faudra, qu'on le veuille ou non, communiquer son taux d'imposition au patron, qui, gentil comme il est, s'occupera de tout aspirer, de tout acheminer à qui de droit, sans rien avaler ou renverser au passage. Oublions un instant les problèmes évidents de confidentialité, fermons les yeux sur l'usine à gaz que ça représente et le côté Shadok - car le prélèvement à la source ne nous dispensera pas de remplir notre déclaration de revenus comme avant la réforme -, et voyons si l'on peut étendre le concept à l'impôt sur les sociétés. Rien de plus simple, quand on y pense. Au même titre que l'on applique la TVA, on appliquerait un taux moyen de l'IS à chaque produit vendu en magasin, au moment même de sa vente. Si l'on estime que la marge brute d'un iPhone 7 est de 40% (chiffre tiré de l'annonce des résultats financiers d'Apple), pour un prix de vente de 769 euros, l'État récupèrerait immédiatement 769 x 0,4 x 0,33 = 101 euros d'impôts directs sur chaque iPhone vendu (en plus de la TVA). Finis les montages fiscaux compliqués pour ne plus payer la taxe sur les sociétés ! Adieu l'optimisation fiscale via une domiciliation en Irlande ou sur Neptune ! Bonjour les rentrées d'argent immédiates pour le Trésor public ! Bien entendu, comme pour les particuliers, on fera un ajustement chaque année, en fonction des bénéfices réels de la maison mère. Alors, Bercy, si tu lis ceci, merci qui ? Merci, la taxe Charlie !
