Valérie Trierweiler : pourquoi est-elle la moins appréciée des Premières dames de l’Histoire de la Ve République ?
Valérie Trierweiler "la mal-aimée" titre ce jeudi VSD, qui publie un sondage selon lequel la Première dame recueille 67% d'opinions défavorables parmi les Français. Après s'être récemment excusée dans Ouest-France pour son tweet malheureux, réussira-t-elle a redresser sa cote de popularité ?
En voulant se dégager des formalités protocolaires que lui impose sa nouvelle situation, Valérie Trierweiler a manqué le temps de son « investiture ».
Aller à Canossa n’est jamais un exercice aisé. A la suite du redoutable empereur germanique Henri IV et de ses innombrables suiveurs, Valérie Trierweiler vient d’emboîter le pas. Curieusement, comme en 1077, le trajet est entrepris pour une raison qui touche aussi à la délicate notion d’investiture ! La comparaison s’arrête là.
Depuis sa publication, les médias relayent l’entretien accordé par notre première dame au quotidien Ouest-France, dans lequel la compagne de François Hollande fait amende honorable en reconnaissant non seulement avoir commis une erreur en envoyant son tweet à Olivier Falorni mais davantage encore en admettant ne plus être, depuis l’élection présidentielle, « une simple citoyenne », contrairement à ce qu’elle avait pu « interpréter » sans « réaliser » pleinement la mutation entraînée ipso facto par son nouveau statut de first lady. De surcroît, Madame Trierweiler progresse d’un pas supplémentaire sur le chemin de la cuisante repentance en faisant part de l’abandon de tout grief apparent vis-à-vis de Ségolène Royal, à laquelle elle va jusqu’à ne pas dénier le droit de croiser son actuel compagnon dans les couloirs feutrés des Nations-Unies.
Mais en poursuivant la lecture de la confession dans laquelle Valérie Trierweiler mentionne vouloir abandonner aussi ses projets avec le groupe Canal +, on peut encore se demander si celle-ci n’a pas tout d’abord effectué sur sa pénible route une première étape pour prendre conseil auprès de la médiatique douairière de ses devancières, Bernadette Chirac (Madame Valéry Giscard d’Estaing étant toujours restée trop effacée pour apparaître au devant de la scène). En effet, tout récemment au micro de RTL, la marraine des pièces jaunes critiquait les choix professionnels de l’actuelle première dame, jugeant peu « convenable », dans l’exercice de si respectables fonctions, de présenter une émission de télévision sur la chaine D8. Toutes ces déclarations suffiront-elles à faire remonter dans l’opinion l’image de l’actuelle compagne du président de la République ?
En voulant se dégager des formalités protocolaires que lui impose sa nouvelle situation, Valérie Trierweiler a manqué le temps de son « investiture ». Elle a par ailleurs sous-estimé un usage encore plus universel respecté même au sein du sérail : la mère des enfants du prince, destinée à devenir un jour sultane validé, l’emporte toujours en considération sur les autres concubines. L’art déployé par les épouses subalternes consiste donc à ne jamais entrer en conflit avec la mère des futurs héritiers. Il en allait ainsi à la cour de France également. Tête politique avant tout, la marquise de Pompadour ne s’est jamais risquée à entrer en conflit avec la reine Marie Leszczynska de même que la comtesse du Barry, malgré bien des rancœurs, n’a jamais cherché à affronter publiquement Marie-Antoinette alors dauphine. Sous la Ve République, adroitement Anne Pingeot a toujours préféré l’ombre à la lumière et ne s’est révélée au grand jour avec sa fille Mazarine qu’aux côtés de Danièle Mitterrand et des autres membres de la famille légitime du président défunt.
Voilà sans doute ce qui pourrait expliquer l’aversion « naturelle » des Français envers Valérie Trierweiler, si l’on en croit les sondages. Finalement, l’homme de la rue reste toujours attaché au culte de la famille dans son expression la plus traditionnelle. Il se montre tolérant pour lui-même comme pour ses semblables mais, pour lui, les apparences, les « convenances », dirait Bernadette Chirac, doivent toujours être sauves.
Valérie Trierweiler, à ses dépens, vient d’affirmer qu’elle ne saurait plus être une « simple citoyenne » ; il ne lui reste plus à présent qu’à entrainer son compagnon en dehors des sentiers de la « normalitude » !