arnold a écrit :Du mal a vous suivre sur ce coup la. Si effectivement la devaluation ou l'hyperinflation nous guette de ce cote de l'Atlantique, je ne vois pas ce en quoi il faut voir un complot Amerloque contre l'Europe. L'hyperinflation est une facon simple rapide et indolore pour payer ses dettes. Et en plus ca ne gene que ceux qui ont epargne. BHO n'est vraiment pas ma tasse de the mais la il ferait tres fort.
Je ne pense pas à un complot mais plus à une guerre des monnaies. Le déficit américain est particulier car le dollar étant monnaie de réserve et de référence il est financé par l'étranger. Tant que la confiance dans le dollar demeure, la FED peut imprimer et écouler ses dollars en toute "sérénité". Les autres monnaies suivent même en générale la tendance afin de ne pas léser leurs exportations. C'est le cas de la Chine qui dépend des exportations et ne peut pas se retourner sur son marché intérieur, insuffisant, pour attendre la fin de l'orage.
L'inflation, si elle peut permettre à un pays de purger ses déficits, a pour contre effet de ruiner la population. C'est un impôt grandeur nature dissimulé. Tant que l'inflation ne dérape pas, elle reste insidieuse et relativement indolore. Mais la gangrène commence à se propager, ramené au prix de l'or, on peut constater l'envolée des prix ces dernières années. Bien sûr les états parlent de spéculation sur ce métal, le fait est que ce sont les monnaies qui dégringolent plutôt que l'or qui monte. Imaginez devoir payer vos importations de pétrole en or et non en dollar... ce serait douloureux.
Donc pour en revenir au dollar, les USA sont dans l'impasse, soit ils prennent des mesures drastiques et Reagan à côté passerait pour un rigolo, soit ils se lancent dans la dévaluation (ce qui es beaucoup plus dangereux d'après moi, mais c'est un autre problème). Clairement Obama et ses conseillers sont pour l'option deux. Celle ci peut fonctionner à moindre frais, à condition que le dollar conserve sa valeur référence.
Or les temps ont changé, une monnaie fiable, qui s'appuie sur une zone de libre échange supérieure au marché américain est apparue : l'euro. Et l'Allemagne qui a fait les frais historique de l'hyper-inflation ne veut pas entendre parler de dévaluation. L'euro a monté face au dollar à des niveaux historiques et si les USA mettent le pied sur l'accélérateur de la planche à billets ce n'est pas prêt de s'inverser.
Certains états (Chine, Russie, Japon) commencent à constituer des réserves en euro et boudent le dollar. Le vent tourne et la politique d'inflation menée par la FED devient suicidaire. Imaginez que demain le prix du baril soit négocié en euro et plus en dollar, avec un dollar en perdition ? Ce serait pour les USA le coup de grâce que certaines monarchies pétrolières ne seraient pas forcément réticentes à donner.
Il faut donc faire plier l'euro, cela devient presque vital. Je ne pense pas à un complot, mais le sujet a très certainement été discuté dans des réunions ministérielles ou économiques au plus haut niveau. Impossible de faire plier l'Allemagne là dessus, par contre l'euro a des faiblesses de par sa constitution même, et la dégradation des notes est à mon avis partie de là.
Maintenant tout ceci n'est que mon avis personnel et les suppositions que je fais par rapport au déroulement des évènements, notamment le jeu de poker menteur entre S&P agence américaine et Fitch agence française (je te dégrade, tu me dégrades).
Si les USA ont aujourd'hui plus de latitude pour dévaluer ils sont loin d'être tirés d'affaire, et la dégradation de la Grèce etait à mon sens salutaire, car cela aurait explosé un jour ou l'autre. Plus on s'y prend tôt, plus on peut limiter les dommages collatéraux. Politique que l'on est malheureusement pas en train de suivre. Mais c'est là un autre débat.