Tunnel, déguisement, valise… Les tentatives d’évasion les plus absurdes
OuestFrance
Un homme a tenté de s’échapper depuis le box des accusés, en marge de son procès pour meurtre. La tentative d’évasion était vouée à l’échec. Des policiers se tenaient juste à côté, mais ce Russe de 18 ans a tout de même tenté sa chance. Comme d’autres avant lui. Retour sur quatre tentatives d’évasion qui semblaient audacieuses, sur le papier… Mais avaient peu de chances de fonctionner.
Il comparaît dans un box fermé, composé de parois vitrées. Le procès de Leonid Greyser, 18 ans, s’est ouvert il y a quelques jours devant un tribunal de Moscou, en Russie. L’homme est accusé d’avoir tué sa sœur, vraisemblablement sous l’emprise de drogues de synthèse retrouvées sur les lieux du crime.
Mais au cours de son procès pour meurtre, le jeune adulte a tenté de se soustraire à la justice. Il a voulu s’évader du tribunal où il comparaissait… Et il ne s’y est pas très bien pris. Sa tentative a été saisie par les caméras de surveillance de la salle d’audience.
Sur les images, Leonid Greyser commence par se mettre debout, dans son box. Ensuite, il se glisse entre les barreaux fixés en haut de l’installation, puis soulève l’une des dalles du plafond. L’accusé tente ensuite de se glisser dedans, dans l’espoir de quitter ensuite le bâtiment…
Problème : tout se déroule sous l’œil des policiers placés de part et d’autre du box. Au départ, ils semblent même un peu circonspects, et regardent Leonid Greyser se mettre debout avec les mains posées sur les hanches.
Au moment où il s’extrait du box et tente de filer par le plafond, ils interviennent et le maîtrisent, évidemment très rapidement. « Je le tiens ! », dit une policière, selon une traduction effectuée par le quotidien britannique The Guardian.
La scène laisse coi. À première vue, la perspective de s’échapper du box des accusés juste devant deux policiers, puis de quitter un bâtiment très surveillé semble irrémédiablement vouée à l’échec.
Mais pourtant, cette tentative n’est pas un cas isolé. Loin de là. Un peu partout dans le monde, des détenus ont tenté de retrouver la liberté en utilisant des techniques parfois audacieuses, sur le papier, mais qui, rétrospectivement, avaient très peu de chances de fonctionner.
En voici trois autres exemples.
Brésil : le narcotrafiquant tente de se faire passer pour sa fille
Tout était prêt, le plan était ficelé dans ses moindres détails. Clauvino da Silva pensait avoir trouvé la solution parfaite pour quitter le complexe pénitentiaire de Gericinó, à Rio de Janeiro, au Brésil. L’homme, condamné à une peine de 73 ans de réclusion criminelle pour trafic de stupéfiants, voulait… Échanger sa place avec sa fille de 19 ans, à la faveur d’une visite au parloir de la prison. C’était au mois d’août.
Perruque noir de jais, petites lunettes cerclées de métal, tee-shirt rose, et même un masque de silicone… Ce déguisement devait lui permettre de quitter les lieux, pendant que sa fille regagnait sa cellule à sa place. Une fois évanoui dans la nature, sa fille aurait, à son tour, tenté de sortir en prison, selon le quotidien brésilien O Globo…
Ce samedi 3 août, au parloir, il se déguise, puis tente de quitter les lieux. Problème : sa nervosité alerte les surveillants pénitentiaires. Ils décident alors de le contrôler… Et découvrent, sous l’apparence d’une femme de 19 ans, un homme au cheveu ras et à la mâchoire carrée.
Quelques jours plus tard, Clauvino da Silva a été retrouvé mort dans sa cellule. « Le détenu semble s’être pendu avec un drap », ont dit les autorités pénitentiaires locales dans un communiqué relayé par l’Agence France-Presse.
Brésil : il creuse un tunnel dans le mur… Et reste coincé
1m77 et 100 kg de muscles : voilà Rafael Valadão, un détenu brésilien. Les faits qui l’ont conduit dans la prison de Ceres, dans l’est du Brésil, n’ont pas émergé dans les médias brésiliens ou internationaux. Sa tentative d’évasion, en revanche, a beaucoup fait parler. C’était en décembre 2012.
À l’époque, Rafael Valadão dort avec trois autres codétenus, dans la même cellule. Ils veulent quitter les lieux et creusent patiemment un trou dans le mur de la prison, avec un pommeau de douche en métal, souligne le quotidien brésilien O Estado de Sao Paulo.
Une fois le trou creusé, ils décident de passer à l’action, tard dans la nuit, un lundi soir de décembre. Un premier détenu se glisse dedans, et sort. Détail capital : il est bâti beaucoup moins solidement que Rafael Valadão. Vient le tour de l’homme de 100 kg. Il commence par glisser la partie inférieure de son corps.
À ce moment-là, ça y est, ses pieds et ses jambes sont dehors, à l’air libre. Mais un problème survient : il reste coincé au niveau du torse. Son buste ne passe pas dans le trou. Trop large.
« Les autres détenus ont tenté de le pousser, mais il est resté coincé dans le mur. Il a commencé à hurler de douleur, et c’est à ce moment-là que les surveillants ont été alertés », complète le lieutenant Tiago Costa, au quotidien britannique The Telegraph.
Pour le sortir de là, les pompiers et les surveillants ont été obligés de faire tomber le mur à coups de masse.
Et le premier détenu, le seul de l’équipée à être sorti de la prison ? Il était déjà parvenu à jeter un sac de vêtements au-dessus du mur d’enceinte de la prison.
Une fois passé dans le trou, il est sorti à l’air libre, puis a escaladé un mur d’enceinte d’un peu plus de quatre mètres de haut. Les médias brésiliens ne font pas état d’une éventuelle interpellation.
Mexique : il tente de s’échapper dans une valise
Juillet 2011, dans la prison de Chetumal, dans le sud du Mexique. Les visites conjugales s’achèvent. Maria del Mar Arjona, 19 ans, s’apprête à sortir de la maison d’arrêt. Elle vient de rendre visite à son ami, Juan Ramirez Tijerina.
Depuis trois ans déjà, il dort là, en prison. En 2007, il a écopé d’une peine de vingt ans de détention, pour détention illégale d’armes, rapporte l’agence de presse Associated Press.
Maria del Mar Arjon s’apprête donc à ressortir. Elle passe plusieurs points de contrôle à l’intérieur de la prison, retrace le quotidien mexicain El Universal.
Jusqu’à la dernière étape avant la sortie : le moment où elle doit récupérer ses papiers d’identité, laissés à l’entrée de la prison. À ce moment-là, son comportement attire l’attention des surveillants. D’abord, elle semble nerveuse. Et puis surtout, la valise est très imposante. Trop imposante, selon les surveillants.