Siné, la baguette sous le bras et le béret sur la tête, comme un Guevarra de gouttière, va sa vie à petits pas, tel un Super Dupont mou, plongeant mollement dans le fluide glacé de son troisième âge.
Comme les imbéciles et les morts, Siné n’a jamais changé d’opinions. Il s’est figé depuis deux décennies dans les mêmes petits clichés franchouillards de gauche où s’enlisent encore les laïcs hystériques de l’entre deux guerre et les bigots soixante huitards sclérosés que leur presbytie du cortex pousse à croire contre vents et marées que le Canard enchaîné est toujours un journal anarchiste et le gauchisme toujours une impertinence.
La constante dans l’oeuvre de Siné est que cet homme ne connaît pas le doute.
Que la vie serait plus belle si tout le monde doutait de tout, si personne n’était sûr de rien. On pourrait supprimer du dictionnaire les trois quart des noms en « iste », fasciste, et communiste, monarchiste et gauchiste, komeiniste et papiste. (Pierre Desproges).