taccagno a écrit :Mais où diable est cette réponse de Charb?
Goldoz ne travaillerait il plus qu'à mi-temps?
Ce qui est con c'est d'avoir repondu a ce truc. Il devait bien s edouter que CH en rajouterait une couche.En fait il fait leur jeu...tout le contraire du but recherche.Observateur a écrit :C'est vrai que c'est injuste de s'attaquer à la BNP qui n'est qu'un "petit joueur" dans ce domaine. Il faudrait plutôt évoquer Goldman Sachs et les banques de la "City of London"...
Citation: a écrit :PAS CONTENT
La BNP nous écrit
Suite à la publication du dessin de couverture numéro 1013, M. Antoine Sire, Directeur de la Marque, de la Communication et de la Qualité du groupe BNP Paribas, nous a écrit un long courrier d’indignation. Quelques extraits:
«Sans doute, en choisissant la couverture de Charlie Hebdo de cette semaine, avez-vous cru faire œuvre utile en provoquant une institution. Vous n’avez fait que meurtrir des femmes et des hommes.»
Mince.
Une poignée de tristes chieurs a décidé que notre couverture mettant en scène le prophète des musulmans blessait 1,5 milliard de croyants. M. Sire, lui, s’autoproclame le porte-parole des «200 000 collaborateurs en France et dans le monde qui se mobilisent pour leurs clients». Comment M. Sire sait-il ce que pensent ses nombreux collaborateurs? M. Sire n’est pas délégué du personnel, il est le défenseur de la marque. Avec une majuscule, la Marque. On comprend que M. Sire essaie de nous convaincre que chaque employé de la BNP s’identifie totalement à l’entreprise qu’il sert. C’est le fantasme de tout dirigeant d’entreprise : ce que je pense, mon salarié le pense. Avant d’être un humain doué de raison et capable d’autodérision, l’employé de la BNP est un employé de la BNP.
«Meurtris, blessés, sont d’abord tous les collaborateurs dévoués de la banque, qui se lèvent chaque matin pour aider les clients à acheter une maison, financer leurs études ou développer leur entreprise.» Les employés de la BNP sont meurtris et blessés par l’odieux dessin de Charlie Hebdo. On suppose qu’ils sont bien plus blessés par notre humour imbécile que par l’annonce de leur banque adorée de supprimer 1 200 emplois dans le monde…
«La couverture de Charlie Hebdo […] revient à assimiler le plus sanguinaire dictateur de l’histoire à une entreprise qui accompagne quotidiennement la vie de millions de gens et n’a aucune velléité d’aucune sorte de confisquer la démocratie.» Faut-il préciser que la BNP n’est pas Hitler, et que sans un peu d’exagération il n’y a pas de caricature? Non, M. Sire sait très bien ce qu’est une caricature, mais son métier ne l’autorise pas à accéder au second degré. Quant à la démocratie, si les banques n’ont aucune velléité de la confisquer, elles devraient alors la rendre au peuple. À tous les peuples.
«Votre dessin se veut sans doute bête et méchant, il n’est que stupide. Mais grâce à lui, chaque banquier de BNP Paribas, qu’il fasse du crédit pour soutenir les habitants des quartiers sensibles ou aide les constructeurs français à exporter des tramways en Asie, se sentira un peu plus un homme ou une femme de devoir et un résistant.» Penser qu’on assimile un employé de la BNP à un dictateur nazi est grotesque, mais on est battu par M. Sire, qui tente de faire passer une banque pour une organisation caritative et les banquiers pour des résistants. Ils résistent à quoi, les banquiers, en ce moment? Ils résistent à la tentation d’accorder des crédits à des clients épuisés, rincés, dévalisés par les banques elles-mêmes.
Pour terminer, rassurons quand même les employés de la BNP qui partageraient l’analyse de M. Sire. Si nous avons choisi de citer le nom de la BNP pour caricaturer toutes les banques, ce n’est pas parce que nous éprouvons une détestation particulière pour la BNP. C’est parce que tout le monde connaît la marque BNP (bravo au Directeur de la Marque) et que le nom est suffisamment court pour tenir dans une bulle (nous avons amputé BNP de son Paribas pour cette raison). Nous aurions pu écrire Société générale ou Caisse d’épargne, Crédit agricole ou Crédit suisse (pardon à tous ceux que nous n’avons pas la place de citer).
Je vous prie de croire, M. le Directeur de la Marque et du Reste, à l’assurance de nos sentiments distingués.
[url=mailto:charb@charliehebdo.fr]charb@charliehebdo.fr[/url]
Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 45 invité(s)